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20 30 40

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.46/5

vos avis

11 critiques: 3.48/5



jeffy 4.25 Film intelligent
Elise 4.25 Magnifique portrait de 3 femmes
Ghost Dog 3.5 Chronique très bien sentie
François 3.5 Un nouveau (triple) portrait d'excellente qualité de la part de Sylvia Chiang
Xavier Chanoine 3.25 Sincère et sensible
Ordell Robbie 2 Téléfilm surbudgétisé
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Film intelligent

20:30:40 se classe dans les comédies de moeurs aux accents parfois dramatiques. Un film de 113 minutes sur un tel sujet qui ne semble jamais long, voilà déjà un bel exploit. Mais Sylvia Chang fait encore mieux, elle nous livre ici une véritable vision du féminisme (le vrai, pas celui qui se contente de situer la femme à l'égal de l'homme) à la fois sans complaisance sur les compromissions que la vie sociale induit sur les rapport homme-femme ou plutôt femme-homme, sur les naïvetés et les aveuglements de la relation à l'autre, et tout cela avec une véritable tendresse pour ses héroïnes. Le constat sur la place de la femme dans la société d'aujourd'hui pourrait parfois semblé désabusé mais c'est avant tout une vision réaliste qui pour brosser son tableau ne s'appuie pas sur l'aspect caricatural que pourrait prendre les personnages. tout cela est filmé de manière élégante par Sylvia Chang, et c'est finalement la lucidité de la démarche qui est le plus gros point faible du film, car faire passer la bétise assomante du quotidien dans lequel ses personnages se morfondent, passe par un rythme assez lent mais qui n'évoque jamais l'ennui. Pour moi 20:30:40 est l'équivalent "sérieux" de Sex and the Beauties, alors 2004 année de la femme à Hong-Kong ? PS: ah oui François me rappelle que ce film est Taïwanais, mea culpa, mais je pense que beaucoup d'hongkongaises se sentiront concernées.

17 août 2004
par jeffy




Magnifique portrait de 3 femmes

Sur trois histoires parallèle s'entrecoupant de temps en temps sans pour autant intéragir, Sylvia Chang décrit bien les vies amoureuses de trois femmes d'âges différents, avec les problèmes spécifiques à chaque tranche d'âge, les questions que chacune d'elle peut se poser face à la sollitude. Le point fort du film est qu'il n'est jamais ennuyeux, car comme le dit François, le fait de raconter trois histoires différentes et de passer de l'une à l'autre permet de ne pas user de longueurs et de développements poussifs comme s'il n'y avait qu'une seule histoire, et quelques touches d'humour sont agréablement apportées par Anthony Wong et Richie Ren. Les trois femmes principales sont vraiment attachante et très bien interprétées, et on prend vraiment du plaisir à aller jusqu'au bout du film. Film grandiose.



22 octobre 2004
par Elise




Chronique très bien sentie

Peu de pays savent produire ce que Sylvia Chang fait ici avec 20 30 40 : une chronique du quotidien où se mêle parallèlement 3 histoires qui sont autant de remises en causes à 3 âges différents de la vie d’une femme, et ce de manière aussi naturelle que juste de ton. On pense à Short Cuts, à Smoke, mais aussi à Inarritu pour cette façon inimitable de faire se croiser dans un même plan des personnages dont on connaît la vie mais qui ne se connaissent que de vue, soulignant le fait que la description des rapports humains entreprise ici peut toucher n’importe qui, y compris son voisin de palier, y compris soi-même, et qu’elle a donc une dimension universelle. De l’innocence des 20 ans et des premiers véritables émois amoureux (Angelica « The Eye » Lee et Kate Yeung – c’est fou ce qu’elle ressemble à Liv Tyler – réussissent à créer une intimité lesbienne palpable même si « trop soft »…) au retour à zéro d’une femme mature fraîchement divorcée (cf. l’hilarante scène du prof de tennis) en passant par la période d’incertitude d’une trentenaire bouffée par son boulot et qui n’a aucune vie privée, Sylvia Chang offre de beaux moments de cinéma sans jamais ennuyer grâce à cette légèreté qui prouve qu’elle a du recul et qu’elle ne se prend pas trop au sérieux. Bref, on applaudit des deux mains, car c’est du beau boulot.

16 décembre 2004
par Ghost Dog




Un nouveau (triple) portrait d'excellente qualité de la part de Sylvia Chiang

Il est évident que les films de Sylvia Chiang ne sont pas forcément la tasse de thé des fans typiques du cinéma de HK. Rythme assez lent, portraits de gens très communs dans la société actuelle, humour assez léger loin des "cantoniaiseries" habituelles... Pourtant ses films méritent largement le coup d'oeil pour tous ceux qui aiment voir des histoires qui sonnent juste, tout simplement. Il est évident qu'on ne s'évade pas tellement du quotidien avec des histoires qui y sont profondément ancrés. Mais la pertinence des portraits fait passer un bon moment à chaque fois. 20, 30, 40 se montre au niveau de son casting de choix, et sait faire la part des choses entre un propos un minimum intéressant et une forme assez plaisante et distrayante.

En choisissant de dresser trois portraits de femme d'âge différent, la réalisatrice (et scénariste) se simplifie beaucoup les choses. Une seule histoire aurait nécessité plus de développement et aurait surtout risquer d'ennuyer un peu le spectateur. En faisant se croiser les trois histoires en permanence, mais sans vraiment les mêler les unes aux autres, elle augmente l'intérêt du récit significativement. Le propos touchera sûrement plus la gente féminine, mais nous autres bons gros mâles mal dégrossis pouvons tout de même en profiter. Surtout que le scénario fait preuve d'un humour très réussi, les femmes se moquant d'elles même plutôt que se moquer des hommes. Bien sûr, on ne rit pas aux éclats, et le rythme demande d'être un minimum réveillé pour voir le film. Mais jamais on ne tombe dans le cliché ni le gag facile.

Comme on pouvait s'y attendre, les actrices et acteurs sont excellents, avec un trio/quatuor féminin d'excellent niveau. Pourquoi quatuor? Car il est difficile de dissocier Angelica Lee de Kate Yeung (révélée par le méconnu Demi-haunted), toutes deux étant fort convainquantes. René Liu et Sylvia Chiang sont également très à l'aise, et les seconds rôles masculins ne déméritent pas non plus (excellent Anthony Wong). Au final, si le film ne révolutionnera pas votre quotidien, il se montre juste, pertinent et drôle. Sylvia Chiang continue donc sur sa bonne lancée en nous offrant un nouveau film très solide.



16 août 2004
par François




Sincère et sensible

Pas de fioriture, pas d'encombrement visuel, 20 30 40 est la simplicité du film de moeurs, du mélo décrivant trois histoires de femmes, trois générations différentes. L'évasion et les ratages pour la vingtaine, les doutes d'une femme de 30 ans et le désespoir d'une quadragénaire, voilà le portrait que nous dresse Sylvia Chang. Son regard posé et réfléchit sur les situations que vivent ces trois femmes font de 20 30 40 un film résolument mâture et exempt d'artifices narratifs plombeurs. Au contraire, l'oeuvre est légère et parsemée de touches humoristiques savoureuses en particulier lorsque le personnage de Sylvia Chang est traité par cette même Sylvia Chang (actrice, réalisatrice et scénariste), à croire qu'elle nous déroule sa propre biographie par l'intermédiaire des portraits de femmes. Chaque histoire a sa sensibilité, son charme.

Xiao Jie et Tong Yi employées par Shi Ge (Anthony Wong) rêvent toutes deux de devenir chanteuses, une utopie confirmée par le manque de talent de ce premier. On pense voir débouler sous nos yeux un futur duo de "fausses jumelles" de choc, à la manière du célèbre groupe de canto pop TWINS formé par deux donzelles de charme, Gillian Chung et Charlene Choi (connaissant en 2004 un énorme succès) mais on assistera finalement qu'à la séparation de ces deux demoiselles qui ont clairement décidé de choisir deux chemins bien différents, non sans un petit pincement au coeur. Quant à Xiang, impossible de savoir sur quel pied danser à force d'essuyer les trahisons. Peut-être que son piano fétiche lui sauvera la mise un jour ou l'autre. Pour finir, Lily représente la femme typique n'acceptant pas très bien sa quarantaine, seule et exerçant un sympathique boulot de fleuriste, jusqu'à ce qu'elle rencontre un ancien ami de collège, Jerry Zhang (superbe Tony Leung Ka Fai). Sylvia Chang s'amuse alors à peindre de savoureux portraits de personnages sans pour autant éviter les facilités : la tristesse que l'on supprime grâce aux dramas coréens et aux pots de glace que l'on vide aussi vite que l'on pleure, la symbolique du piano, la relation forte entre Xiao et Tong qui n'aboutit finalement à pas grand chose de très concret, et le fait que toutes ces personnes se croisent (sans se connaître évidemment) rappellent un peu ce que propose Wong Kar-Wai. Tout de même un film recommandable.

29 avril 2007
par Xavier Chanoine




Téléfilm surbudgétisé

Ce dont souffre 20 30 40 au visionnage, c'est de la progression en terme d'écriture scénaristique des séries télévisées. On en attend en effet mieux du cinéma que d'être du bon téléfilm surbudgétisé. Surtout quand un 24 est lui du grand cinéma d'action sur petit écran. 20 30 40 ressemble en effet à trois épisodes d'une série télévisée sur la façon dont des femmes négocient des tournants importants de leur vie artificiellement reliés. Le "lien" est ici un basique dispositif "hasard et coïncidences" censé souligner les points communs des situations de ceux qui se "croisent" par delà leurs "différences" diverses. Sauf que ceci relève d'un procédé usé à tort et à travers par le cinéma contemporain. Formellement, ce n'est là encore que du cliché ou de la facilité. Soit du cadrage de près censé nous "rapprocher" des émotions des personnages, de la caméra à l'épaule en forme de procédé reflétant lourdement l'agitation intérieure des personnages, du joli cadre pour faire joli. Mais aucun regard de cinéaste à l'horizon. Bref rien qui fasse oublier la banalité formelle d'un tel film. Bien sûr, on trouve là dedans de l'observation bien sentie et du gag sympathique tel qu'on peut aussi en trouver dans un Ally Mc Beal ou un Sex and the city. Mais rien qui permettrait au film de laisser un trace post-visionnage plus durable que la comédie romantique coréenne de base.



20 avril 2005
par Ordell Robbie


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